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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/122

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Les arcades inférieures de la basilique étaient ouvertes et servaient de boutiques à des marchands de fruits, de légumes, d’huile, de vin et de friture, à des oiseleurs, des bijoutiers, des libraires et des barbiers. Des changeurs s’y tenaient assis derrière de petites tables couvertes de pièces d’or et d’argent. Et du creux sombre de ces échoppes sortaient des cris, des rires, des appels, des bruits de querelles et des odeurs fortes. Sur les degrés de marbre, partout où l’ombre bleuissait les dalles, des oisifs jouaient aux dés ou aux osselets, des plaideurs se promenaient de long en large avec un air anxieux, des matelots cherchaient gravement les plaisirs auxquels ils dussent consacrer leur argent et des curieux lisaient des nouvelles de Rome rédigées par des Grecs futiles. À cette foule de Corinthiens et d’étrangers se montraient avec obstination des mendiants aveugles, de jeunes garçons épilés et fardés, des marchands d’allumettes