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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/124

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appelant sa sœur à son aide, il criait d’une voix étouffée par les sanglots :

— Ioessa ! Ioessa !

Mais Ioessa ne l’entendait pas. Elle cherchait dans les corbeilles du vieillard, parmi les poissons et les coquillages, de quoi charmer la sécheresse de son pain. Elle ne prit ni une grive de mer, ni une smaride, dont la chair est délicate, mais qui valent beaucoup d’argent. Elle emporta, dans le creux de sa robe retroussée, trois poignées d’oursins et d’épines de mer.

Et le petit Comatas, la bouche grande ouverte et buvant ses larmes, ne cessait d’appeler :

— Ioessa ! Ioessa !

L’oiseau de Vénus n’enleva pas, à l’exemple de l’aigle de Jupiter, le petit Comatas dans le ciel radieux. Il le laissa à terre, emportant dans son vol, entre ses pattes roses, trois fils d’or d’une chevelure emmêlée.