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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/133

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la porter en offrande à l’auguste Cypris, et suivit le vieillard.

Apollodore les vit qui prenaient la route de Kenkhrées pour gagner le cimetière des esclaves et le lieu des supplices, marqué de loin par les nuées de corbeaux qui volaient au-dessus des croix. Le philosophe et la jeune fille y savaient un buisson d’arbouses, toujours désert, et propice aux jeux d’Éros.

À cette vue Apollodore, tirant Méla par un pan de la toge :

— Regarde, lui dit-il. Ce chien n’a pas plus tôt reçu ton aumône, qu’il emmène une enfant pour s’accoupler à elle.

— C’est donc, répondit Méla, que j’ai donné de l’argent à une sorte d’homme à qui l’argent était très convenable.

Et le petit Comatas, assis sur la dalle chaude et suçant ses pouces, riait de voir un caillou étinceler au soleil.

— Au reste, poursuivit Méla, tu dois reconnaître, ô Apollodore, que la façon dont