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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/144

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peut-être, de quelque misérable bourgade de Syrie la capitale du monde.

Lollius aurait poursuivi longtemps encore ce badinage, si Gallion ne l’eût arrêté.

— Marcus, n’espère pas voir ces merveilleuses nouveautés, dit-il. Bien que les hommes soient capables de grandes folies, ce n’est pas un petit tapissier juif qui saurait les séduire avec son mauvais grec et ses contes d’un Orphée syrien. Le dieu des esclaves ne pourrait que fomenter des révoltes et des guerres serviles, qui seraient vite étouffées dans le sang, et il périrait bientôt lui-même avec ses adorateurs, dans un amphithéâtre, sous la dent des bêtes féroces, aux applaudissements du peuple romain.

» Laissons Paul et Sosthène. Leur pensée ne nous serait d’aucun secours dans les recherches que nous poursuivions avant qu’ils nous eussent interrompus si malencontreusement. Nous nous efforcions de connaître l’avenir que les dieux nous réservent, non à vous,