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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/172

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plein de douceur ; et les premières années de son principat ne devaient pas démentir les espérances des philosophes. Deuxièmement, Gallion croyait que la paix régnerait sur le monde après le châtiment des Parthes. Il se trompait, faute de connaître les vraies dimensions de la terre. Il croyait à tort que l'orbis romanus s’étendait sur tout le globe, que le monde habitable finissait aux rives brûlantes ou glacées, aux fleuves, aux montagnes, aux sables, aux déserts atteints par les aigles romaines et que les Germains et les Parthes habitaient les confins de l’univers. On sait ce que cette erreur, commune à tous les Romains, coûta de larmes et de sang à l’Empire. Troisièmement, Gallion, sur la foi des oracles, croyait à l’éternité de Rome. Il se trompait si l’on prend sa prophétie au sens étroit et littéral. Il ne se trompait pas si l’on considère que Rome, la Rome de César et de Trajan, nous a donné ses coutumes et ses lois et que la civilisation