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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/195

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demanda Nicole Langelier, et que vous faut-il pour combler vos désirs ? Prétendez-vous donc garder de vous-même et du monde une conscience éternelle ? Pourquoi voulez-vous toujours vous rappeler que vous êtes monsieur Goubin ? Je ne vous le cache pas : l’univers actuel, qui n’est pas près de finir, ne semble pas propre à vous satisfaire à cet égard. Ne comptez pas non plus sur les suivants qui seront sans doute du même genre. Pourtant ne perdez pas tout espoir. Il est possible qu’après une succession indéfinie d’univers, vous renaissiez, monsieur Goubin, avec le souvenir de vos existences antérieures. Renan disait que c’était une chance à courir et qu’en tout cas, si tard qu’elle vînt, elle ne se ferait pas attendre. Les successions d’univers s’accompliront pour nous en moins d’une seconde. Le temps ne dure point aux morts.

— Connaissez-vous, demanda Hippolyte Dufresne, les rêveries astronomiques de