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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/226

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carts rompent un équilibre qu’on croyait stable. Et ses jeux, qui ne sont jamais sans quelque règle cachée, amènent des coups intéressants. Les Japonais passent le Yalu et battent avec précision les Russes en Mandchourie. Leurs marins détruisent élégamment une flotte européenne. Aussitôt nous discernons un danger qui nous menace. S’il existe, qui l’a créé ? Ce ne sont pas les Japonais qui sont venus chercher les Russes. Ce ne sont pas les jaunes qui sont venus chercher les blancs. Nous découvrons, à cette heure, le péril jaune. Il y a bien des années que les Asiatiques connaissent le péril blanc. Le sac du Palais d’Été, les massacres de Pékin, les noyades de Blagovetchensk, le démembrement de la Chine, n’était-ce point là des sujets d’inquiétude pour les Chinois ? Et les Japonais se sentaient-ils en sûreté sous les canons de Port-Arthur ? Nous avons créé le péril blanc. Le péril blanc a créé le péril jaune. Ce sont de ces enchaînements