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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/231

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grands-ducs, qui craignaient qu’il ne sortit rien de bon de nos institutions militaires, trop démocratiques à leur gré, doivent être rassurés.

Je ne sais quelle sera l’issue de la guerre. L’Empire russe oppose à l’énergie méthodique des Japonais ses forces indéterminées, que comprime l’imbécillité farouche de son gouvernement, que détourne l’improbité d’une administration dévastatrice, que perd l’ineptie du commandement militaire. Il a montré l’énormité de son impuissance et la profondeur de sa désorganisation. Toutefois ses réservoirs d’argent, qu’alimentent ses riches créanciers, sont presque inépuisables. Son ennemi, au contraire, n’a de ressources que dans des emprunts difficiles, onéreux, dont ses victoires mêmes le priveront peut-être. Car les Anglais et les Américains entendent l’aider à affaiblir la Russie et non pas à devenir puissant et redoutable. On ne peut guère prévoir la victoire