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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/243

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volontiers la chance, persuadés que la plus nuisible des expéditions lointaines leur coûtera moins de peines et leur attirera moins de dangers que la plus utile des réformes sociales.

Vous concevez maintenant que nous ayons eu parfois des ministres impérialistes, jaloux d’agrandir notre domaine colonial. Et il faut encore nous féliciter et louer la modération de nos gouvernants qui pouvaient nous charger de plus de colonies.

Mais tout péril n’est pas écarté et nous sommes menacés de quatre-vingts ans de guerres au Maroc. Est-ce que la folie coloniale ne finira jamais ?

Je sais bien que les peuples ne sont pas raisonnables. On ne comprendrait pas qu’ils le fussent, à voir de quoi ils sont faits. Mais un instinct souvent les avertit de ce qui leur est nuisible. Ils sont capables, quelquefois, d’observation. Ils font à la longue l’expé