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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/288

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où se trouvait l’Europe, redouter que le conflit des intérêts commerciaux ne produisit quelque terrible conflagration.

Le prolétariat, insuffisamment organisé, et n’ayant pas encore conscience de sa force, n’empêcha pas les luttes à main armée entre les nations, mais il en diminua la fréquence et la durée.

Les dernières guerres furent causées par cette folie furieuse du vieux monde qu’on appelait la politique coloniale. Anglais, Russes, Allemands, Français, Américains se disputaient âprement, en Asie et en Afrique, des zones d’influence, comme ils disaient, où ils pussent établir avec les indigènes, sur le pillage et le massacre, des relations économiques. Ils détruisirent, en Afrique et en Asie, tout ce qu’il était possible de détruire. Puis il arriva ce qu’il devait arriver. Ils gardèrent les colonies pauvres qui leur coûtaient cher et perdirent les colonies prospères. Sans compter qu’en Asie, un petit