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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/293

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raient plus, que pour contenir à l’intérieur la multitude des prolétaires. Ils cédèrent enfin. Les armées régulières furent remplacées par des milices imbues d’idées socialistes. Ce n’était pas sans raison qu’ils avaient résisté. N’étant plus défendues par des canons et des fusils, les monarchies tombèrent les unes après les autres et à leur place s’établit le gouvernement républicain. Seules, l’Angleterre qui avait préalablement établi un régime que les ouvriers trouvaient supportable, et la Russie demeurée impériale et théocratique, restèrent en dehors de ce grand mouvement. On craignait que le tsar, éprouvant pour l’Europe républicaine les sentiments que la Révolution française avait inspirés à la grande Catherine, ne levât des armées pour la combattre. Mais son gouvernement était tombe à ce degré de faiblesse et d’imbécillité qu’une monarchie absolue peut seule atteindre. Le prolétariat russe, uni aux intellectuels, se souleva et,