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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/315

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— Mais les enfants ?

— Quoi ? les enfants ?

— Ne sont-ils point abandonnés, n’ayant pas de famille ?

— D’où te peut venir une semblable idée ? L’amour maternel est un instinct très fort chez la femme. Dans l’affreuse société passée, on voyait des mères braver la misère et la honte pour élever leurs enfants naturels. Pourquoi les nôtres, exemptes de honte et de misère, abandonneraient-elles leurs petits ? Il y a parmi nous beaucoup de bonnes compagnes et beaucoup de bonnes mères. Mais le nombre est très grand et s’accroît sans cesse des femmes qui se passent d’hommes.

Chéron fit à ce propos une observation assez étrange.

— Nous avons, dit-elle, sur les caractères sexuels, des notions que ne soupçonnait pas la simplicité barbare des hommes de l’ère close. De ce qu’il y a deux sexes et qu’il n’y en a que deux, on tira longtemps des