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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/56

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bâtre se croisait, plein d’une eau limpide où flottait une plume de la colombe qui venait de s’y baigner et qui maintenant modulait sa plainte dans le feuillage. Ils s’assirent sur un banc de marbre qui s’étendait en demi-cercle, soutenu par des griffons. Les lauriers et les myrtes y mariaient leurs ombres. Tout autour de l’enceinte arrondie s’élevaient des statues. Une Amazone blessée entourait mollement sa tête de son bras replié. Sur son beau visage la douleur paraissait belle. Un Satyre velu jouait avec une chèvre. Une Vénus, au sortir du bain, essuyait ses membres humides sur lesquels on croyait voir courir un frisson de plaisir. Près d’elle un jeune Faune approchait en souriant une flûte de ses lèvres. Son front était à demi caché par les branches, mais son ventre poli brillait entre les feuilles.

— Ce Faune semble respirer, dit Marcus Lollius. On dirait qu’un souffle léger soulève sa poitrine.