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Page:Anatole Leroy-Beaulieu - Empire des Tsars, tome 3, Hachette, 1889.djvu/111

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Si la Bible est toujours rare en Russie, plus rare peut-être que certains apocryphes, il n’en est pas de même du Nouveau Testament. Ce dernier y est probablement plus répandu qu’en aucune autre contrée de l’Europe, sauf les pays protestants. L’Évangile est sans conteste le livre le plus goûté du Russe ; on le trouve chez l’ouvrier comme chez le paysan. Le moujik lettré le lit aux autres ; chacun des progrès de l’enseignement populaire lui vaut de nouveaux lecteurs. Le menu peuple y puise tout ce qu’il possède d’instruction religieuse ou morale. On ne saurait nier l’influence de ce petit livre sur l’âme russe. En dépit de son ignorance et de ses superstitions, la foi du peuple mérite le nom d’évangélique si, pour cela, il suffit d’être nourri de la moelle de l’Évangile.