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Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/100

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ÉLISE.

et nuit. Tous les soirs la taupe venait rendre sa visite, et elle ne manquait pas tous les soirs de souhaiter que l’été finît bientôt, et que la chaleur cessât, parce qu’une fois l’hiver venu son mariage serait célébré. Élise n’était pas du tout joyeuse d’entendre dire cela, car elle ne pouvait qu’à grand’peine se décider à jeter les yeux sur la laide taupe, malgré toute la richesse de son vêtement de velours. Soir et matin elle sortait un peu sur le pas de sa porte, et quand le vent, en écartant les épis, lui permettait d’apercevoir l’azur du ciel, il lui paraissait si beau dans son immensité, qu’elle souhaitait alors revoir encore une fois sa chère hirondelle : mais l’hirondelle ne venait jamais. Elle aimait bien mieux en effet se réjouir dans les vertes forêts, aux chauds rayons du soleil !

Quand vint l’automne, Élise avait préparé tout son trousseau.

« Votre noce aura lieu dans un mois, » lui dit le mulot. En l’entendant parler de la sorte, Élise ne put que pleurer, et elle déclara qu’elle ne consentirait jamais à épouser la stupide taupe.