Aller au contenu

Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
26
LES CYGNES SAUVAGES.

cygnes sauvages avec des couronnes d’or sur la tête, et qui dirigeaient leur vol vers la terre. Ils se tenaient presque à la hauteur des nuages, se suivaient tout près l’un de l’autre et formaient à l’extrémité de l’horizon comme une longue et ondoyante banderole argentée. À cette vue, Elfride gravit un petit tertre voisin où elle se cacha derrière un buisson, et peu d’instants après, les cygnes s’abattaient à côté d’elle, en agitant mollement leurs grandes ailes blanches. En ce moment la face radieuse du soleil disparut complètement sous les flots. Les plumes des cygnes tombèrent aussitôt, et onze beaux et jeunes princes, les frères d’Elfride, se trouvèrent devant elle.

La jeune fille poussa un grand cri de joie : en effet, quoiqu’ils fussent bien changés, quelque chose lui disait que ce devaient être eux. Elle vola donc dans leurs bras, en les appelant chacun par leur nom. Quant à eux, ils ne furent pas moins heureux de retrouver enfin leur petite sœur, de voir qu’elle avait tant grandi et qu’elle était devenue si admirablement belle. Cette rencontre inattendue