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Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/73

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L'ANGE.

« Nous l’emporterons avec nous, dit l’ange, et en route je vous apprendrai pourquoi. »

Et alors ils s’éloignèrent de la terre ; et l’ange raconta ainsi son histoire :

« Dans cette rue étroite que vous voyez là-bas, à un rez-de-chaussée sombre et humide, demeurait un pauvre enfant malade. Depuis ses premières années il avait dû rester alité, parce qu’une maladie incurable minait sans cesse sa chétive constitution. Quand il s’était le mieux porté, il avait quelquefois pu se promener de long en large dans sa chambre avec des béquilles ; mais c’avait été là tout. Aux plus beaux jours de l’année seulement, les rayons du soleil pénétraient pendant l’espace d’une demi-heure dans les parties de ce rez-de-chaussée les plus rapprochées de la cour. Quand le petit enfant était assis là, se réchauffant aux rayons du soleil et s’amusant à regarder le sang rouge à travers l’extrémité diaphane de ses doigts, il avait coutume de dire : Ah ! aujourd’hui du moins j’ai pu sortir ! »

« Il ne connaissait la forêt dans sa magnifique parure de printemps que parce que le fils du