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Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/84

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ÉLISE.

Un large ruisseau coulait dans ce jardin, mais les bords en étaient tout marécageux ; c’est là qu’habitaient le crapaud et son fils. Oh ! que ce fils, lui aussi, était donc laid ! Il ressemblait trait pour trait à M. son père ; et tout ce qu’il put dire en voyant la jolie petite fille dans la coquille de noix, ce fut : « Couac ! couac ! breck kek ! »

« Ne parle donc pas si haut, » lui dit le vieux, « sans cela tu la réveillerais, et elle pourrait aisément nous échapper, car elle est plus légère que du duvet de cygne. Nous la poserons sur une grande plante dans le ruisseau : ce sera toute une île pour elle, et de la sorte elle ne pourra pas nous échapper. Pendant ce temps-là nous bâtirons dans la vase la maison que vous habiterez tous deux. »

Il y avait dans ce ruisseau une innombrable quantité de grandes plantes. La plus éloignée était en même temps la plus grande d’entre elles. Ce fut vers cette plante que le vieux crapaud se mit à nager, et il y déposa la coquille de noix avec la jolie petite fille qui était dedans.