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Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/95

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ÉLISE.


dire : quand vient l’hiver, un oiseau n’a plus rien que son gazouillement, et il lui faut alors périr misérablement de faim et de froid ! »

Élise garda le silence ; mais quand les autres eurent tourné le dos au pauvre oiseau mort, elle releva gentillement ses plumes, et baisa ses yeux tout fermés.

« Peut-être, dit-elle avec douleur, était-ce toi qui me chantais de si jolies chansons. Pauvre cher oiseau, combien de fois ne m’as-tu pas rendue gaie et heureuse ! »

À ce moment la taupe s’arrêta de nouveau à l’ouverture qui donnait passage à la lumière, puis elle reconduisit Élise et le mulot chez eux. Cependant Élise ne put pas fermer l’œil de toute la nuit. Elle se leva de bonne heure, tressa un abri en foin, le traîna jusqu’auprès de l’oiseau mort et l’en couvrit complètement afin qu’il eût plus chaud sur ce sol si froid. « Adieu, joli petit oiseau ! » lui dit-elle, « adieu ! Laisse-moi encore te remercier mille fois pour les joyeuses chansons que tu me faisais entendre cet été, quand les arbres étaient tout verts et lorsque le soleil dardait sur nous tous ses