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Page:André Lacroix - Saint-Marcellin.djvu/15

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Saint-Marcellin, — ville sans traditions historiques ! — va infirmer l’assertion du savant professeur ; car il avait des écoles laïques, non gratuites ni obligatoires cependant, vers la fin du XVe siècle.

Le 29 juin 1481, en effet, Claude Pain et Pierre Pailler, syndics, du consentement de Leusson, de Rue et Perrier, conseillers, confiaient la direction des écoles à Charles Albert, bachelier ès arts. Celui-ci s’engagea à remplir dignement ses fonctions, à instruire les clercs (clericos) sur les sciences et les bonnes mœurs, et à donner à maître Evrard, son aide, 20 florins de gages sur les mois des élèves. De son côté, la ville lui promit de le défendre contre Jacques Lacombe, chapelain du lieu.

L’acte ne précise pas les difficultés que soulevait cet ecclésiastique ; mais il s’agissait sans doute d’une approbation régulière à donner par le clergé ; car, en 1504, Jean Reynaud, un des syndics, de l’avis du châtelain et des conseillers, présentait pour régent des écoles Jean Ferrand, maître ès arts, à Frère Bernard Blondut, vicaire et fermier de la cure, lequel accepta le candidat reconnu capable et instruit. Maître Ferrand jura entre les mains du vicaire de bien remplir sa mission, et la ville lui assura les salaires et priviléges accoutumés, ainsi que le logement. Ce marché, selon l’usage, était fait pour une année.

Suivant un acte de 1472, Étienne de Rue et Jean Evrard, syndics, donnèrent à Frère Jacques Lacombe, régent des écoles, une petite cloche de 29 livres, pour appeler les élèves en classe.

Après les guerres de religion, le 15 mai 1626, Guichard Déageant, sire de Brulon, baron de Vire, conseiller du roi, premier président en la Chambre des Comptes de Grenoble « seul tige des descendants d’Étienne Déageant, vibailli du Viennois et lieutenant général civil et criminel au siége royal de Saint-Marcellin, fils de noble Antoine, coseigneur de Sigautier en Gapençois, » établit une rente de 180 livres au profit des Carmes, et fit répa-