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Page:André Lacroix - Saint-Marcellin.djvu/8

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II.

Les Libertés.

Valbonnais se montre peu enthousiaste pour les règlements connus sous le nom de franchises, « où, sous prétexte de libertés et de priviléges, les seigneurs mettoient leurs sujets à rançon et leur faisoient acheter chèrement l’impunité de leurs crimes. » Ces lois particulières rappelaient souvent, en effet, les coutumes des anciens Bourguignons, « dont il sembloit qu’elles eussent conservé les mœurs et la police dans un pays autrefois sujet à leur domination[1]. »

Cependant, puisque nos pères attachaient une grande importance à ces libertés, elles constituaient certainement un progrès.

Au reste, l’analyse de celles de Saint-Marcellin permettra mieux que toutes les dissertations de s’en rendre un compte exact.

Elles datent des 4 et 7 juillet 1343 et furent octroyées par Humbert II aux habitants, en témoignage d’amitié, en récompense de leurs bons services et en vue de l’accroissement de leur ville, car le prince déclare francs et libres tous ceux qui y résident, leurs femmes, enfants et domestiques.

I. Ces franchises sont semblables à celles de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs.

II. Les habitants de la ville et des termes ou limites sont déclarés bourgeois. (On verra plus loin quelles étaient ces limites. Quant à la signification du mot bourgeois, elle correspond, au XIVe siècle, au premier rang après la noblesse.)

  1. Mémoires sur le Dauphiné, p. 8.