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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/111

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rent jamais d’eux-mêmes, on a toujours auprès de leur berceau, des orties prêtes, dont on les touche de temps en temps pour les faire pleurer. Les Philosophes du Pays disent que si un enfant pleure au moins une heure par jour, il devient plus grand, & vit plus long-temps[1], en quoi ils ont très-raison. Comment donc se conduire en cette rencontre ? c’est sur quoi il est difficile de donner une regle bien sûre. Il y a cependant ici un tempérament à prendre, qui est de ne laisser pleurer les enfans ni trop ni trop peu. S’ils pleurent trop, leurs cils tombent ; & s’ils pleurent trop peu, leur santé en souffre. On évite l’un & l’autre, en prénant le tempérament que je dis.

Quand les racines des cils sont absolument rongées, ils ne reviennent plus, quelque chose que l’on fasse. On a beau, quoiqu’on disent certains Empiriques, appliquer alors sur les paupieres, la graisse d’ours, la moëlle de cerf, le miel, & autres remédes semblables qu’ils disent avoir éprouvés ; rien ne réüssit, c’est vouloir faire croître une plante lors-

  1. Voyez l’Ouvrage ci-dessus cité, Scrutinium lacrymarum.