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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/117

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ment n’est pas grand chose ; l’on ne sçauroit exprimer cependant, combien il est efficace pour redresser la vûë. Il vaut mieux que toutes les besigcles ; pourvû toutesfois que la difformité ne soit pas héréditaire ; auquel cas, (je le répete) elle ne sçauroit guérir, de quelque maniere qu’on s’y prenne.

Si le Strabisme n’est pas considerable, on peut le négliger comme un défaut, qui, absolument parlant, ne mérite pas le nom de difformité. Il y a des louches qui ne déplaisent pas. On aimoit dans le Duc de Montmorency, son œil un peu tourné, & même aujourd’hui on voit des personnes à qui c’est une espéce d’agrement, d’avoir le regard comme il l’avoit ; on appelle cela avoir l’œil à la Montmorency. Mais il faut que la chose soit peu sensible ; car d’avoir la vûë tout-à-fait renversée, ne fut jamais un agrément. L’Histoire rapporte que dans le Paganisme, on consacroit les louches au service des Autels ; mais peut-être n’étoit-ce pas toutes sortes de Louches. Quoiqu’il en soit, le Strabisme lorsqu’il n’a rien de trop apparent, n’est pas une véritable difformité. Ovide aimoit les yeux un peu louches, & Venus, selon lui, les avoit tels[1].

  1. Si Poeta est, Veneri similis. Ovid. de art. am.