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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/148

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cun Chirurgien en entreprenne la réünion. C’est de quoi on ne sçauroit trop vous avertir, peres & meres.

Quant à l’âge, il y a des Chirurgiens qui n’y regardent pas de si près, & qui croyent qu’un enfant peut souffrir cette opération dès l’âge le plus tendre ; mais pour un à qui elle réüssira, il y en aura cent à qui elle sera malheureuse, soit par la mort qu’elle leur causera, soit par son inutilité & la difformité extrême qui s’en suivra ; M. Rabouhuise, Chirurgien Hollandois dit l’avoir toûjours faite avec succès, à des enfans, dès leurs plus tendres années[1]. Mais c’est un point sur lequel on ne sçauroit trop suspendre son jugement. M. Dionis, en parlant de cette Dame dont nous ayons fait mention ci-dessus, laquelle l’envoya quérir pour un enfant dont elle venoit d’accoucher, lequel avoit un bec de lievre, avertit qu’il remit à faire l’opération jusqu’à ce que l’enfant eût quatre ou cinq ans, âge auquel cet enfant ne parvint pas, étant mort à trois ans. Puis il ajoute qu’il la pratiqua sur un autre enfant de Versailles qu’il avoit fait attendre jusqu’à ce même âge, & qui guérit parfaitement,

  1. Anat. Chir. de Palfin, part. 4. chap. 11.