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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/168

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onces de chair de mouton suffisent pour une livre d’eau. Je ne dis rien ici de l’attention qu’il faut apporter pour empêcher que les malades, quelques démangeaisons qu’ils sentent, ne portent leurs doigts au visage, & n’en enlévent les croûtes qui commencent à s’y former. Chacun sçait combien il est dangereux pour de tels malades, de se satisfaire là-dessus.

Que dire ici de l’erreur de ceux qui s’imaginent bien ménager la peau du visage en coupant, ou en piquant les grains de la petite vérole, lorsqu’ils les voyent blanchir par le pus qui y est enfermé ? Ceux qui tiennent cette conduite, se figurent qu’ils empêchent par-là le pus de ronger le fond de la peau ; ce que ce pus, disent-ils, ne manqueroit pas de faire si on le laissoit séjourner. Mais c’est un fait constant, que les creux de la petite vérole ne sont jamais plus profonds que lorsque les boutons dont il s’agit, ont été ouverts, soit avec des ciseaux, soit avec une aiguille, soit avec les ongles ; & la raison en est facile à comprendre ; car lorsqu’on ouvre ces boutons, & que l’on donne jour à la matiere qu’ils renferment, on introduit l’air à la place : cet