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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/192

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7o. Teint luisant.

Le teint, pour être beau, ne doit point reluire ; il doit ressembler à cette fleur qu’on remarque sur certains fruits qui n’ont point encore été touchés. On dit, la fleur d’un teint, mais on ne dit point le lustre d’un teint, c’est qu’il ne faut pas qu’un teint soit lustré. Le lis est blanc ; il ne reluit pas, quoiqu’on dise l’éclat du lis. La neigne est blanche, elle n’est point reluisante, quoiqu’on dise l’éclat de la neige. Les roses, avec tout leur éclat, ne sont point luisantes. On dit d’un beau teint, un teint de rose & de lis, sans prétendre pour cela, qu’il soit luisant. On dit, tout de même, la neige d’un teint, sans supposer qu’il reluise.


Mille fleurs fraîchement écloses,
Les lis, les œillets & les roses,
Couvroient la neige de son teint,


dit M. de Voiture. L’albâtre ne reluit point ; elle est d’elle-même, d’un blanc mat, & quand nos Poëtes disent un Sein d’Albâtre, ils ne prétendent point faire entendre par-là, un Sein luisant.