L’or & l’argent ne sont point d’une substance si dure, & quand ils sont formés en cure-dents, ils n’ont point ce coupant qu’on remarque dans les cure-dents de plume. J’en dis autant des Bisnagues dont nous venons de parler page 221. elles n’ont rien de trenchant, & dont le frottement puisse user l’émail des dents ; elles exhalent outre cela, un baume fin & léger qui fait du bien aux gencives & à toute la bouche, comme le remarque Valentini, dans l’Histoire reformée qu’il a donnée des Simples[1].
Le Lentisque est encore très-bon pour faire des cure-dents ; il empêche par une qualité astringente & fortifiante qui lui est commune avec les Bisnagues, la pourriture des gencives, & les raffermit d’une maniere extraordinaire, ce qui a sans doute déterminé Martial à dire qu’en fait de cure-dents, le Lentisque est à préférer, & que ce n’est qu’à son défaut, ou au défaut de quelques branchages semblables, qu’on peut employer la plume[2].