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Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/1051

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mais sans changer le mot d’obtenir, il n’y avoit qu’à dire : c’est le propre d’une grande ame de ne pas lasser les vœux des supplians, ni de ne pas rehausser les bienfaits qu’on accorde, par la peine qu’on donne à les obtenir ; ou bien, les bienfaits qu’on leur accorde, par la peine qu’ils ont a les obtenir.

Mais je ne puis m’empêcher de remarquer ici en passant, que l’Auteur de cet exemple a beaucoup affoibli la pensée de l’Orateur de qui il l’a tiré, car le Latin porte : ni d’employer dans ses bienfaits l’artifice de la difficulté, artem difficultatis ; c’est à dire, ni de chercher à faire valoir ses bienfaits par des difficultez étudiées ; c’est là proprement la force du Latin.

C’est une espece de consolation & de gloire pour les vaincus, dit le même Auteur des Pensées