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Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/322

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nondum ornare poterant ea quæ dicebant, omnes propè præclarè loquuti[1].


D’une autre sorte
de métaphore.

Il y a une autre sorte de métaphore qui doit estre condamnée en quelque Langue que ce soit, mais sur tout dans la nôtre, qui est plus sévére & plus religieuse que jamais. C’est d’appliquer aux véritez de nôtre Religion ces noms prophanes, que l’antiquité Payenne a donné à ses fausses Divinitez. Il n’est besoin que d’un peu de bon sens, pour connoistre qu’il ne faut pas ainsi par des noms fabuleux, donner l’apparence du mensonge à des veritez constantes ; ceux qui ont vieilly dans les Lettres humaines, sont sujets à ce vice ; ils sont si accoûtumez aux noms d’Apollon, de Diane, de Proserpine, &c. leur esprit est si imbu de ces resveries, qu’ils ne

  1. Cic. in lib. de orat.