Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/498

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syllabe du mot de peine, n’est point sensible ; au contraire, elle est plûtost longue que bréve ; & la premiére syllabe de gardant loin d’estre longue, se doit prononcer bréve selon la bonne prononciation, gărde, gărder. Il est vray qu’en Latin une voyelle suivie de deux consonnes est toûjours longue ; mais il n’en est pas de mesme en François.


De la prononciation
de la Diphtongue ai, eu & eau.

La diphtongue ai, se prononce souvent comme un e féminin, & c’est sur tout dans le verbe faire, cette prononciation a lieu en certains temps comme au plurier du present de l’indicatif, nous faisons, & à l’imparfait, je faisois, & au participe, faisant ; car il faut prononcer comme si l’on écrivoit, nous fesons, je fesois ; je dis comme si l’on écrivoit, parce qu’on ne l’écrit point ainsi ; quoyque