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Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/564

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l’estre en ces occasions ; mais non, il ne faut pas que cela vous gesne, car on ne doit point l’estre, &c.

Un certain Auteur qui a voulu faire une Rhétorique Françoise, dit dans un endroit de son Livre : On ne doit ni suivre les autres aveuglément ni croire les autres ou soy mesme immanquable[1]. Il devoit dire : ni croire les autres, ni se croire soy-mesme immanquable ; car quoy qu’on dise, croire quelqu’un, on ne dit point, croire soy-mesme, mais se croire soy-mesme.

Le Pere Bouhours dans ses Remarques fait une réflexion semblable à celle-cy ; il cite ce passage de M. d’Ablancourt dans le songe de Lucien : Une pauvre inconnuë qui est contrainte de travailler de ses mains, & de songer plûtost à polir un marbre que soy-mesme, surquoy il dit qu’il falloit répéter polir en y ajoûtant

  1. Rhétorique de Duroure.