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Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/691

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rel, & par conséquent un solescisme dans la construction. J’avouë qu’il est éloigné de l’ordre de la Syntaxe ; mais souvent il plaist davantage à l’oreille, & c’est toûjours ce qu’il faut chercher : consule veritatem[1], dit Cicéron dans une pareille rencontre, reprehendet, refer ad aures, probabunt, aprés quoy il ajoûte, voluptati autem aurium morigerari debet oratio.

Il ne faut avoir aucune connoissance de ce que c’est que l’usage des Langues, pour ne pas sçavoir qu’une chose peut estre défectueuse par rapport aux loix de la Grammaire, & élégante par rapport aux loix de l’usage. Si l’on veut mesme se donner la peine de l’examiner, on verra que la plûpart des expressions nobles de nostre Langue sortent de l’ordre régulier, & que ce que Cicéron dit de sa Langue, se peut dire de la nostre : Que

  1. Cic. in oratore.