Aller au contenu

Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/820

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui sont ces paroles, n’est pas que Dieu vanne déja son bled ; mais seulement qu’il est prest à le vanner ; comme, il ne dit pas non plus qu’il nettoye déja son aire, mais qu’il la nettoyera. Or il me semble que quand on tient le van seulement pour s’en servir, & qu’on ne s’en sert pas encore, il est bien plus naturel de le tenir d’une main que des deux. Le voila qui a déja le van à la main & qui vient pour nettoyer son aire, disoit un Prédicateur qui entend parfaitement nôtre Langue : Qui ne sent que ce seroit une faute de dire, le voila qui a déja le van entre les mains & qui vient pour nettoyer son aire, puisque quand il n’y a point de grain dans un van, rien n’oblige à le tenir des deux mains comme si l’on vanoit. On void par là qu’il n’eut pas été désavantageux à nôtre Fai-