Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/267

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petits qu’un grain de sable, ont un mouvement comme les autres animaux. Ils ont donc des muscles pour se mouvoir, des tendons, & une infinité de fibres dans chaque muscle ; enfin du sang, ou une humeur équivalente, & des esprits animaux pour remplir & pour faire mouvoir ces muscles, sans quoi ces petites machines animées ne pourroient se transporter d’un lieu à un autre. Il faut donc admettre des parties encore plus petites que ces petites machines, puisque la partie doit être plus petite que le tout. L’imagination se perd dans cette pensée, elle s’étonne d’une si étrange petitesse ; mais elle a beau se révolter, la raison nous convainct ici de l’existence de ce que nous ne pouvons imaginer.

Ce qui fait notre erreur sur ce point, c’est que notre vue étant très-bornée, nous pensons que l’étendue l’est aussi ; cependant au contraire, l’étendue est infinie en un sens, & une petite portion de matiere qui se cache à nos yeux, est capable, comme dit un célebre Philoso-