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Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/277

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tes. Un Mécaniste, qui par un seul moyen multiplié, pourvoit à quelque inconvénient qui pourroit l’empêcher de parvenir à sa fin, agit plus simplement que celui qui employe plusieurs moyens de différente espéce pour arriver à la même fin. Or ici, l’Auteur de la Nature n’emploie qu’un moyen fort simple, il le multiplie seulement, & par cette multiplicité, il fait voir sa providence & sa sagesse, puisque par là, il assure la génération ; en sorte même que quelque nombre d’œufs qui se trouvent mûrs à la fois, il ne se peut faire qu’ils ne reçoivent chacun leur germe, & qu’ainsi ils ne soient tous fécondés, comme il arrive dans les animaux qui ont un grand nombre de petits à la fois. Quant à ce qu’on ajoute, sçavoir, qu’il n’y a pas d’apparence que pour faire naître un homme, il faille que tant de germes soient sacrifiés, on doit considerer que ce sacrifice n’est rien, puisque ces germes ne coûtent rien à l’Auteur de la Nature.