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Page:Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, 1912.djvu/129

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servaient sous lui et, leur adressant la parole, il leur dit :

Messieurs,

C’est avec une extrême douleur que je me vois aujourd’hui réduit à vous révéler la honte et l’infamie d’un de vos confrères. Un Ebugor, qui l’aurait jamais cru ? un Ebugor, au mépris de nos lois, a eu la faiblesse d’épargner une de nos plus mortelles ennemies. Que dis-je, d’épargner ? Il l’a comblée de bienfaits. Il soustrait à notre haine, il protège contre nous une personne qui ne devait attendre de lui que les traitements les plus cruels. Quel affront pour notre illustre corps ? Quel triomphe pour les Cythéréennes ! Elles vont désormais nous reprocher que nous sommes aussi faits pour porter leurs fers et que c’est à tort que nous nous vantons sans cesse de n’avoir point, à l’exemple des autres peuples, subi leur ignominieux joug. Je m’aperçois que ces reproches vous font frémir. La juste indignation qui se peint sur vos visages m’est un sûr garant de