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Page:Angellier - À l’amie perdue, 1920.djvu/70

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II


Aux flancs fauves et gris de ces collines sèches,
Dans l’or clair du soleil, j’ai cueilli des lavandes,
Qui, par tas violets glissent au fond des brèches,
Ou s’accrochent aux rocs en plus maigres guirlandes ;

Et j’ai cueilli du thym, des myrtes, des myrtilles,
Des tamaris légers et des bruyères blanches.
Plantes de fin feuillage et de senteurs subtiles,
Dont un brin d’olivier a réuni les branches ;

Afin que, dans ta chambre où pénètre un ciel pâle
Qui sur les longs pays encor glacés s’étale,
Cette gerbe qui vient des régions vermeilles

T’apporte leurs parfums et presque leurs rumeurs.
Car j’ai, pour la cueillir, secoué les abeilles
Dont le bourdonnement semblait la voix des fleurs.