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Page:Anglade - Les troubadours, 1908.djvu/108

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CHAPITRE V

LES PRINCIPAUX TROUBADOURS :
PREMIÈRE PÉRIODE

Marcabrun : sa conception de l’amour ; un troubadour « misogyne » — Jaufre Rudel : son amour pour la « Princesse Lointaine ». — Bernard de Ventadour. — Sa conception de la vie. — Sa brouille avec le seigneur de Ventadour. — Son séjour auprès d’Éléonore d’Aquitaine ; auprès du comte de Toulouse, Raimon V. — Originalité de Bernard de Ventadour.


Si nous avions à faire une histoire complète de la poésie des troubadours, c’est par Guillaume, comte de Poitiers, qu’il faudrait la commencer. Il y aurait long à dire et de sa vie, active, désordonnée, quelquefois peu édifiante, et de son caractère joyeux, et de ses écrits, mélange étrange de grossièreté et de délicatesse, où ne manquent ni les pensées gracieuses ni les idées fines et subtiles, mais où domine en somme la sensualité. L’occasion s’est déjà présentée de marquer la place qu’il occupe dans l’histoire de la littérature provençale et de caractériser sa poésie. Mieux vaut donc s’arrêter à d’autres troubadours aussi intéressants et dont quelques-uns sont moins connus.