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Page:Anglas de Praviel - Scènes d’un naufrage ou La Méduse.djvu/126

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8 mai, et il eut l’avantage de joindre le Prince au sortir d’une revue et de lui présenter un mémoire à son passage.

» S. A. R. l’accueillit avec intérêt, témoigna sa satisfaction de voir un des échappés de la Méduse, et lui serrant la main de la manière la plus affable : « Vous avez, mon ami, lui dit-il, éprouvé de bien grands malheurs, il paraît qu’au milieu de ces désastres vous vous êtes bien comporté. » Après avoir parcouru le mémoire, le Prince voulut bien ajouter encore : « Voilà comme on doit servir le Roi. je vous recommanderai à Sa Majesté et je lui ferai connaître votre conduite et votre position. »

» Ces marques de bonté ont été, pour M. Correard, le seul résultat de ce mémoire.

» Nous croyons superflu d’arrêter plus longtemps le lecteur sur deux ou trois autres tentatives encore plus malheureuses et qui ne réveillèrent que des souvenirs pénibles dans l’âme de M. Correard, qui, persuadé de l’inutilité de faire de nouvelles pétitions, renonça à continuer de solliciter ce qu’il avait si bien mérité par son courage et ses services.

» Telles sont les disgrâces qu’il éprouva depuis son retour en France.

» Ces deux compagnons d’infortune, rentrés dans la classe des citoyens, réduits à l’inaction, après avoir épuisé leurs ressources, dégoûtés, oubliés, n’en furent pas moins dévoués à leur patrie :