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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/110

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WILLIAM.

Par madame Fippart, sans doute ? (Au duc.) La mère du misérable qui vous a trompé… une pauvre honnête femme qui n’a pas voulu, en se taisant, être la complice de son fils.

L’INCONNU.

Il résulte, dis-je, de cette déclaration nue Joseph Fippart a été vu entrant dans vôtre hôtel… Qu’y venait-il faire ?… pouvez-vous nous le dire ?…

WILLIAM.

Parfaitement, monsieur ; si j’avais caché cette visite, c’est qu’il ne me convenait pas de faire parade de beaux sentiments. Fippart me savait possesseur de pièces qui pouvaient le perdre et voulait me les racheter au prix d’une fortune ; M. le duc et Armand savent si j’ai repoussé ses offres.

L’INCONNU.

Pouvez-vous encore expliquer, monsieur, comment Joseph, entré dans votre hôtel n’en est pas sorti ?…

WILLIAM.

Joseph a pris la fuite, monsieur, emportant sans doute la fortune qu’il avait volée ; il est sorti de chez moi, je l’affirme ; s’il avait été en mon pouvoir de le retenir, je l’eusse livre à la justice… Vous n’avez plus rien à me demander, je suppose.

L’INCONNU.

J’ai à vous dire qu’on vous accuse d’avoir tué Joseph Fippart. (Mouvement général.)

TOUS.

Lui ?

WILLIAM.

Moi ?… Comment ! parce que ce grand coupable à disparu, parce que, trompant votre surveillance, il a quitté mon hôtel sans être vu… on le croit mort… et on m’accuse de l’avoir tué, moi ?… Et qui donc m’accuse, monsieur ? La mère, n’est-ce pas, qui, dans la fièvre du désespoir, jette au hasard un nom ?… Oui, c’est cette pauvre mère que la douleur achève de rendre folle, c’est elle qui m’accuse ?…


Scène III

Les Mêmes, BACCARAT.
BACCARAT, paraissant.

Non, misérable !… C’est moi !…