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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/22

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JEAN.

C’est une fortune ! mais la dot n’est rien, c’est la jeune fille qui est tout…

MADAME FIPPART.

Bien dit ! Allez acheter des gants, monsieur Jean, et revenez faire votre demande.

JEAN.

Ah ! vous avez donc compris que c’est mademoiselle Cerise que je veux, avec ou sans dot, et vous consentez ?… Ah ! madame Fippart ! chère madame Fippart ! Ah ! mademoiselle Cerise ! vous consentez… vrai ?

CERISE.

Mais allez donc acheter vos gants.

JEAN.

Ah ! faut pas m’en vouloir, je ne suis pas habitué à la réussite… La tête me tourne… j’ai comme des bluettes. Oh ! je crois que je vas tomber.

CERISE.

Eh ben !… eh ben !…

JEAN.

C’est passé… c’est passé… Oh ! madame Fippart, mademoiselle Cerise… je vas acheter des gants de peau. (Il court vers la porte et se cogne dans Tulipe, qui tient un arrosoir.)

TULIPE.

Ah ! je vous ai fait mal !

JEAN.

Au contraire… tout me réussit à présent ! j’ai la chance ! Sapristi ! que je me suis fait mal ! (Il sort en courant.)

TULIPE.

Qu’est-ce qu’il a donc, Jean Guignon ? Il est devenu fou ! (Elle continue à arroser.)


Scène III

MADAME FIPPART, CERISE, TULIPE.
CERISE.

Ah ! ma tante ! ma bonne tante !

MADAME FIPPART.

Eh bien, quoi, cachotière ! tu as bien travaillé pour économiser tes six cents francs. Dame ! moi… j’ai fait ce que j’ai pu.

CERISE.

Oh ! pour moi, vous êtes bonne comme une mère ! ces