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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/50

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WILLIAM.

Ce que vous n’avez pas osé lui dire, vous le lui écrivez.

ARMAND.

Je lui annonce mon départ de Paris.

WILLIAM.

Mensonge bien usé et qui ne la trompera pas.

ARMAND.

C’est la vérité… Je pars demain pour Marseille.

WILLIAM.

Pour fuir Baccarat, vous ne retournez pas aux Indes, je suppose ?

ARMAND.

Non ! depuis votre visite à Belleville, un grand événement est survenu.

WILLIAM.

Ah !

ARMAND.

Quand on a longtemps souffert, quand tout à coup un bonheur inespéré arrive, on a besoin de conter ce bonheur à quelqu’un ; puis vous m’avez témoigné tant d’intérêt… Je vais à Marseille trouver une personne qui doit enfin me faire connaître ma famille.

WILLIAM.

Hein ?…

ARMAND.

Nom illustre, fortune princière, voilà ce que cette personne doit me rendre, si je lui fournis la preuve qu’elle sait être au pouvoir de l’héritier de ce nom, de cette fortune.

WILLIAM.

Mais vous n’aviez, me disiez-vous, aucune preuve, aucun indice.

ARMAND.

La bonne femme qui m’a élevé avait reçu de ma mère, lorsque j’en fus violemment séparé, un médaillon.

WILLIAM.

Et ce médaillon ?

ARMAND.

Renfermait un portrait de ma mère, et cette preuve, la seule que je possède, cette preuve est celle que me demande le major Gordon, qui arrive des Indes, et qui m’attend l’hôtel des Ambassadeurs.