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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/61

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Scène IV

ROCAMBOLE, WILLIAM, FANNY.
FANNY, avec le burnous de sa maîtresse. Elle regarde autour d’elle.

Oh ! la vilaine auberge ! j’ai peur ici !

ROCAMBOLE, bas, à William.

Je suis là !

FANNY.

Pourquoi m’y amenez-vous ?

WILLIAM.

Pour presque rien, ma chère : une promenade en bateau au clair de lune… Il s’agit d’attirer M. Armand dans l’île ; pour cela, il faut qu’il croie y suivre Baccarat… Voilà pourquoi je t’ai amenée ici, et fait prendre ce costume.

FANNY.

Tout cela pour gagner un pari !

WILLIAM.

Oui, un pari que tu me feras gagner et dont l’enjeu sera pour toi.

FANNY.

Allons, on ne peut pas vous résister !

WILLIAM, bas, à Rocambole.

Tiens-toi prêt à passer cette fille aussitôt que, de la route où je vais me poster, je t’annoncerai l’arrivée d’Armand, que Venture amène ici…

ROCAMBOLE.

Venture s’embarquera aussi ?

WILLIAM.

Sans doute !

ROCAMBOLE, à part.

Très-bien !

WILLIAM.

Toi, petite, repose toi… et compte un peu ce qu’il y a dans cette bourse ; je paye en or, cette fois. (À Rocambole.) Ton bateau est là… voyons-le d’abord. (Il sort du côté de la rivière.)

ROCAMBOLE, à part, le suivant.

Pas de risque… il ne verra rien : j’ai bien caché la soupape avec les filets de Mathurin. (Il sort.)