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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/63

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burnous, M. Armand me prendrait pour vous. Il y a là un bateau tout prêt ; quand on verra venir la voiture de M. Armand, on m’appellera, je monterai dans le bateau… M. Armand, qui croit courir après vous, vous voyant traverser la rivière, viendra vous retrouver à l’île de Croissy, et le pari sera gagné.

BACCARAT.

Allons, relève-toi ! on le trompe aussi, pauvre sotte : c’est pour l’assassiner qu’on attire ici M. Armand.

FANNY.

Miséricorde ! et qu’allez-vous faire ?

BACCARAT.

Prendre la place à mon tour. Allons ! vite mon burnous !

FANNY.

Le voilà ! Oh ! vous me pardonnerez ?

BACCARAT.

Oui. si je sauve Armand ; mais, en demandant grâce, tu songes à me trahir, peut-être ?

FANNY.

Moi ? Oh ! (On frappe à la porte du côté de la route.)

WILLIAM.

Voici notre homme, attention ! (Au même instant, on frappe à la porte du côté de la rivière.)

ROCAMBOLE.

Le bateau est prêt, venez vite !

BACCARAT.

Il ne faut pas qu’on voie ici cette fille… Ah ! cette porte… (Elle court au placard, qu’elle ouvre.) Ah !… là !… cache-lui là… je le veux. (Elle fait entrer Fanny dans le placard, puis elle éteint la lumière et va ouvrir à Rocambole.)

ROCAMBOLE.

Allons ! allons ! embarquons, et plus vivement que ça. (Baccarat suit Rocambole. — Le théâtre change.)