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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/65

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ROCAMBOLE.

Dans la lutte avec Armand, je me suis déchiré la main… Ce n’est rien !

WILLIAM.

Il ne nous reste plus qu’à regagner Paris, et à nous mettre en route pour Marseille. Tu as le portrait ?

ROCAMBOLE.

Oui ! mais, toute réflexion faite, je crois que j’irai sans vous à Marseille.

VENTURE, qui est au gouvernail.

Hein ?

WILLIAM.

Misérable ! tu oserais !

ROCAMBOLE.

J’oserai ! (Il a tiré un pistolet de sa blouse et le décharge sur William. William porte la main à sa figure, où le coup a porté et reste sur le banc où il est renversé.)

VENTURE.

Ah ! la barque chavire !

ROCAMBOLE.

C’est la soupape qui joue, mon vieux ; nous allons prendre tous les deux un bain.

VENTURE.

Au secours ! au sec… !

ROCAMBOLE lui met la main sur la bouche.
Ils disparaissent ; puis on voit un homme nager : c’est Rocambole, qui gagne la berge et s’y cramponne, ruisselant d’eau.

Allons ! Venture reste au fond ! c’est fini ! je suis le seul Chamery et n’aurai à partager avec personne… Les comptes seront plus tôt faits ! Ah ! diable ! et cette femme que j’oubliais ; si par hasard cette Fanny était restée sur la rive et qu’elle eût vu quelque chose ! (Tirant un couteau, et gravissant la berge à l’aide de ses mains.) Oh ! oh ! je n’aime pas les curieuses, moi… En chasse, Rocambole !… en chasse ! (Il monte. Le rideau baisse, au moment où l’on entend au loin le chant des canotiers.)