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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/87

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MADAME FIPPART.

Depuis quand donc es-tu de retour ? comment n’as-tu pas trouvé le temps de venir embrasser ta mère ?…

ROCAMBOLE.

Tenez ! j’y pensais ce matin… Je vous conterai mes petites affaires plus tard, chez vous. Vous ne pouvez pas rester ici… Il ne faut pas qu’on nous voie ensemble.

MADAME FIPPART.

Pourquoi donc ?

ROCAMBOLE.

Je vous le dirai.. demain… à Belleville.

MADAME FIPPART.

Dis-moi au moins comment je te retrouve dans un hôtel et dans ces habits.

ROCAMBOLE.

Vous saurez tout demain… Embrassez-moi, une fois, deux fois, et laissez-moi vous reconduire jusqu’à un fiacre qui vous ramènera chez vous. Eh bien, vous ne venez pas ?…

MADAME FIPPART.

Joseph, le premier moment de joie est passé, et voilà que j’ai peur à présent.

ROCAMBOLE.

Peur ?

MADAME FIPPART.

Oui, tous ces mystères, ta présence ici.. sous des habits qui ne sont pas les tiens d’ordinaire… Joseph, tu médites quelque mauvaise action.

ROCAMBOLE.

Mais du tout !… Vous me trouvez trop bien mis… mais je m’habille comme ça tous les jours… Il n’y a pas de mystère, j’étais parti pour faire fortune ; une fois riche, je suis revenu, voilà tout…

MADAME FIPPART.

Riche, en si peu de temps ?

ROCAMBOLE.

J’ai eu de la chance… Vous aurez des rentes, petite mère, de bonnes grosses rentes..

MADAME FIPPART.

Mais comment es-tu devenu riche ?

ROCAMBOLE.

Sapristi ! que vous êtes curieuse !… J’ai spéculé sur les