Ah ! parlez donc plus bas, on peut nous entendre !
Eh bien, où serait le mal si l’on nous entendait ? où serait le mal, si l’on désabusait ceux que tu veux tromper ?
Je vais vous le dire, puisque vous le voulez !… Le mal serait d’envoyer tout simplement votre fils aux galères !… Voilà…
Ah !…
Vous allez vous taire à présent, n’est-ce pas ?… et m’obéir.
Oh ! misérable ! misérable ! Mais il est peut-être encore temps de le sauver, de tout réparer. Joseph, Joseph ! rends ce titre ! rends ce nom ! Oh ! tu le feras, tu épargneras la honte, le désespoir à ma vieillesse !… Joseph !… mon enfant… tiens, je t’en prie à genoux !
Vous n’êtes pas raisonnable… Je ne rendrai rien !
Ah ! nous sommes maudits ! Eh bien, puisque mes prières, mes larmes sont inutiles ; puisque tu n’as plus rien dans le cœur… ce que ton père aurait fait, je le ferai.
Qu’est-ce que vous dites ?
Je dis que je vais te dénoncer !…
Allons donc ! une mère ne dénonce pas son fils…
Me taire, à présent, ça serait me faire ta complice… Non… non.. je parlerai.. et je dirai… à ceux qui sont là… et qui vont m’entendre : « Vous voyez bien, cet homme !… ah ! vous pouvez me croire, car c’est moi, sa mère, qui vous le dis : eh bien, c’est un faussaire et un voleur ! »
Prenez garde !…
Oh ! il ne te manque plus que de porter la main sur la mère !…