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ROCAMBOLE, paraissant à la porte.

Non, madame, c’est moi !


Scène II

BACCARAT, ROCAMBOLE.
BACCARAT.

Monsieur de Chamery !…

ROCAMBOLE.

Qui n’a trouvé personne pour l’annoncer.

BACCARAT, surprise.

Personne ?

ROCAMBOLE.

La porte de la rue était ouverte… je l’ai fermée derrière moi… J’ai traversé votre petit jardin, votre vestibule, et je n’ai, je vous le répète, rencontré personne.

BACCARAT, à elle-même.

Thérèse ne peut être loin… (Haut.) Soyez le bienvenu, monsieur le comte… Je n’espérais plus votre visite.

ROCAMBOLE.

J’arrive un peu tard ; mais je vous jure que je n’ai pensé qu’a vous depuis tantôt. (Posant son chapeau.) Vous logez dans un quartier bien désert… Vous n’avez pas peur ici ?…

BACCARAT.

Peur ?… Qu’ai-je à craindre ?…

ROCAMBOLE.

Si l’homme que vous poursuivez avec tant d’énergie connaissait vos bonnes intentions à son égard ; s’il vous savait dans une maison éloignée de toute habitation et n’ayant pour vous servir ou vous défendre qu’un vieux valet, une jeune servante, qu’il serait facile d’éloigner, cet homme pourrait presque impunément, et du même coup, faire disparaître un témoin et une preuve.

BACCARAT.

Je n’ai jamais songé à cela… mais, dans le cas que vous supposez, je défendrais résolument ma vie, car ma vie a un but… Asseyez-vous donc, je vous prie…

ROCAMBOLE, à part, en allant prendre un siège.

Pas de fenêtres sur la rue… une seule sur le jardin.

BACCARAT.

Vous disiez, monsieur, que vous aviez bien voulu songer…