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Page:Anicet-Bourgeois, Dumanoir, Brisebarre - La Fiole de Cagliostro.djvu/43

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Scène IX.

SUZANNE, REGINALD.
(Ils sont toujours loin l’un de l’autre.)
REGINALD, à part.

Cagliostro est un grand homme, ou je suis un grand, sot !.. C’est qu’elle est charmante… pour une femme d’un âge équivoque.

SUZANNE, à part.

Est-ce qu’il va rester longtemps là-bas ?

REGINALD.

Une tante de soixante-huit ans, qui redevient petite fille… Comptez donc sur les héritages !

SUZANNE.

Ce n’était guère la peine de nous laisser seuls.

REGINALD.

Allons, jeune fille… tante ou diable, il faut lui parler… Que lui dire ?.. Pour se mettre à sa portée, il faudra reculer la conversation d’un demi-siècle.

SUZANNE.

Ah ! il approche… c’est bien heureux.

REGINALD, à part.

Si ce n’est là qu’une femme rajeunie, Champrigaux fait joliment les choses. (Haut.) Soyez assez indulgente pour excuser mon embarras… mais vous devez comprendre, ma chère tante…

SUZANNE.

Ma tante ! (Elle regarde autour d’elle.) Comment ? c’est à moi que vous parlez ; moi… votre tante, à mon âge ?.. Mais vous seriez plutôt mon oncle.

REGINALD, à part.

Ah ! mon Dieu ! elle a perdu la mémoire… Champrigaux m’en avait averti.