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Page:Annales de chimie et de physique, série 6, tome 21, 1890.djvu/431

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ÉTUDES SUR LE FROTTEMENT DES LIQUIDES.

ÉTUDES SUR LE FROTTEMENT DES LIQUIDES ;

Par M. M. COUETTE.

INTRODUCTION.

Les nombreuses recherches[1] faites jusqu’à ce jour pour trouver des relations entre le coefficient de frottement intérieur et les autres propriétés physiques ou la constitution chimique des liquides n’ont encore conduit à aucune de ces lois qui conquièrent une place dans la Science par leur certitude expérimentale ou par leur adaptation exacte à une théorie. Avant donc d’entreprendre sur le même terrain des investigations nouvelles, j’ai cru prudent de soumettre à un examen attentif les deux questions fondamentales suivantes :

1o Le coefficient de frottement intérieur est-il une grandeur physique bien définie ?

2o Quelles règles faut-il suivre pour en obtenir la valeur ?

Ces questions ne me paraissaient pas suffisamment élucidées par les travaux antérieurs. En effet :

1o Quelle que soit la théorie d’où l’on déduise les équations de Navier[2], ce qu’on appelle coefficient de frottement intérieur, c’est le coefficient des dérivées secondes qui y figurent. Ce coefficient, qui se présente ainsi d’abord comme un terme abstrait de Mécanique rationnelle, ne pourra être pris pour mesure d’une propriété

  1. Voir ma Notice sur La viscosité des liquides, publiée en 1888 au Bulletin des Sciences physiques.
  2. Voir ma Notice, p. 14 du tirage à part, 62 du Bulletin.